Regards sur Béla Bartók
Projet
L'Ensemble Cairn propose un portrait du compositeur hongrois Bela Bartók (1881-1945) sous l'angle particulier de la musique traditionnelle de l'Europe de l'est, hongroise, roumaine, tzigane, musique qui lui tenait tant à cœur, et plus encore qui est au fondement de son langage. A partir de 1905, Bela Bartók effectue plusieurs déplacements dans la campagne hongroise, roumaine, moldave et bulgare afin d'y collecter, à l'aide d'un grammophone les chansons, les mélodies et danses populaires de la culture des Balkans.
"En étudiant la musique folklorique, j’ai découvert que ce que nous connaissions en tant que chansons folkloriques hongroises, n’étaient que les chansons triviales des compositeurs populaires et qu’elles ne contenaient aucune valeur particulière. J'ai donc ressenti le besoin d’approfondir cette question et en 1905 j’ai entrepris la collecte et l’étude de la musique paysanne hongroise, inconnue jusqu’alors. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir trouvé un collègue dans ce travail avec Zoltan Kodaly, qui, grâce à sa grande expérience et son jugement dans toutes les sphères de la musique, pouvait me servir de conseiller d'une immense valeur."
C'est là un réel travail de collectage ethnomusicologique et ethnographique qu'auront entrepris Bartok et Kodaly. S'en suivra un travail de transcriptions et d’enregistrements de toutes ces mélodies populaires qui embrassera une grande partie de la musique traditionnelle européenne - et même au-delà (voyages en Anatolie et en Egypte). On estime qu’entre 1905 et 1918, Bartók a collecté près de 10000 mélodies hongroises, roumaines, slovaques, bulgares, arabes, serbes ou croates.
Danse, Rhapsodies, chansons parsèmeront le concert de l'Ensemble Cairn et seront le fil conducteur de ce voyage à travers le temps (ce début du XXème siècle) et l'espace (l'Europe de l'est), mais ce concert sera également un hommage à la grande figure de musique écrite qu'aura été Bartok et qui aura influencé nombre de compositeurs dont parmi lesquels Gyorgy Ligeti qui, comme lui, s'est attaché à inclure dans son propre travail des fragments de musiques populaires.
Plus lointainement, Cairn jouera Caprice 2 du compositeur russe Dmitri Kourliandski pour la raison que la pièce demande aux instrumentistes de glisser librement, à l'intérieur d'un gestes répété d'archets bruités, des fragments musicaux que leur mémoire leur soufflera. On l'aura deviné, ce seront des fragments de la musique de Bela Bartók...
Regards sur Bela Bartók est aussi un voyage entre musique populaire et musique écrite, entre passé et présent et mettra à l'honneur la mémoire sonore des hommes.
Programme
Sonate : Belà Bartòk (extr.)
pour violon
mouvement 3 : melodia
musique traditionnelle des balkans : enregistrement réalisé par Bartòk
transcriptions de ce chant
6 danses populaires roumaines BB 68 Sz.56
version pour violon et piano
Sonate pour alto : György Ligeti
mouvement 1 : Hora Lungâ - lento rubato, ma ritmico (8’)
Contrastes : Belà Bartòk
mouvements 2-Pihenő (repos) et 3-Sebes (vif)
pour clarinette, violon et piano
Balada és tánc (Ballade et dance) : György Ligeti
d'après des chansons populaires roumaines
Duo : Belà Bartòk : N° 28 Sorrow et N° 33 Harvest song
pour violon et alto
Jatekok : Gyorgy Kurtàg
Pour piano
- Hommage à Ligeti
- Valse (Hommage à Chostakovitch)
- Hommage à Kodàly
- Avec nonchalance
- Hommage à Bartòk
- Perpetuum mobile
Caprice 2 : Dmitri Kourliandski
Duo : Belà Bartòk : N° 37 Prélude et canon et N° 22 Mosquito dance
pour violon et alto (3’)
Pe loc, 3ème danse populaire roumaine BB 68 Sz.56
enregistrement / version pour piano / version pour violon et piano / version pour
clarinette, piano, violon, alto
Szomorú vasárnap (Gloomy sunday -Sombre dimanche) : Rezsö Seress (1912-1984)
instrumentation pour clarinette, piano, violon, alto
Ensemble Cairn
Ayumi Mori : clarinette
Caroline Cren : piano
Naaman Sluchin : violon
Cécile Brossard : alto
où Festival Format Raisins (58)