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Conditions de lumière / Installation Tadzio & Ensemble CAIRN

Projet

Jérôme Combier et Tadzio conçoivent une installation vidéo et sonore associant sons et Architecture. Le point de jonction qui unit images et sons est ici la lumière, précisément les données de radiations solaires, et leur évolution, du lieu et du jour où Tadzio a pris les photographies de cette série. Ces données collectées sont ensuite réinterprétées musicalement dans une paraphrase structurelle pour accompagner les variations lumineuses des photographies.

 

Image

Pour Conditions de lumière, une photographie de la série Architectures est mise en mouvement par le biais d’une variation temporelle de la luminosité. Cette variation correspond à l’évolution réelle de la lumière le jour de la prise de vue du lever du jour à la tombée de la nuit. A partir des données de radiations solaires (source : Copernicus Atmosphere Monitoring Service) il est possible de recréer la courbe de lumi­nosité en un point donné du globe terrestre à une date donnée. A partir de la photographie initiale, un ensemble de 60 images est produit par variation arti­ficielle de la luminosité. En mettant bout à bout ces images tout en suivant la courbe des radiations solaires, on obtient une vidéo, un simili-mouvement, une durée qui est ainsi produite à partir d’un instantané (photographie). Ce protocole est reproduit pour plusieurs images et un ensemble de vidéos courtes est généré (d’environ 1 minute chacune). La diffusion dans un même espace d’interludes sonores sur ce même principe technique de variation vient habiller de façon sonore le travail visuel de Tadzio.

 

Musique

La musique composée par Jérôme Combier en écho aux vidéos-photographies de Tadzio, prend appui sur les mêmes relevés de radiations so­laires, la variation de lumière étant ré-interprétée en projetant en abscisse le temps, et en ordonné un mouvement d’intervalles fluide et continu, comme un grand glissando. Il s’en suit des sons glissant d’un point — soit de manière ascendante, soit de manière descendante — puis y revenant, comme dans le noir originel. Les sons utilisés sont des sons synthétiques mais qui rappellent à la fois des glissés de cordes, à la fois des souffles de flûtes, ni tout à fait l’un, ni tout à fait l’autre, des sons à la lisière de l’effacement. Le temps semble alors s’écouler de manière continue, mais dense. À chaque vidéo-photographie est associée une bande son, mais toutes les bandes-son peuvent être superposées les unes aux autres. Une polyphonie semble alors naître de la coexistence des images.

 

Il existe une réelle relation structurelle entre les images-animées et la musique qui s’est construite en plu­sieurs étapes qui sont autant d’aller-retours entre Tadzio et Jérôme Combier. En effet, dans un second temps Tadzio a fait une lecture métrique de la partition de Jérôme Combier, étant à son tour contraint dans l’écriture visuelle. Cela résulte directement d’une série de dessins (intitulée Hippocampe) elle-même produite à partir des photographies de la série Architectures. Ces dessins, réalisés de mémoire par le photographe, sont l’exact reproduction des lignes et des courbes présentent dans les photographies. Ils sont ici transposés en objets vidéo et servent de seconde matière visuelle (comme en contrepoint) au projet Conditions de lumière. Ils sont traités informatiquement pour devenir ensuite des grandes formes géométriques, traits blancs sur fond noir, vibrants, pointillistes.  

 

Image et sons dia­loguent ainsi à travers la notion de vibration (lumineuse et sonore) d’apparition et de disparition. C’est là notre territoire commun.

 

 

Version concert

Une version concert de Conditions de lumière existe sous la forme d’une musique de 20 minutes pour violon soliste et 10 instruments. La musique interprétée par l’Ensemble Cairn, procède sous la forme de variations qui se déploient comme des plis, chaque section se dédoublant dans la suivante qui en est son miroir. La partition est divisée en quatre parties chacune séparée par un interlude que l’on reconnaît aisément parce qu’il est constitué de glissandi qui évoluent lentement aux cordes, sans nuance, vers un point qui est un sommet léger, puis re­viennent au point initial. Ce sont ces interludes qui prennent appui sur les photographies que l’artiste Tad­zio a réalisé dans diverses villes d’Europe et sur les relevés des radiations solaires, en ces jours et ces lieux. Celles-ci sont alors diffusées lors du concert, aux moments qui leur sont dévolus, sur un écran en tule, géant, disposé en front de scène, devant les musiciens.

Conditions de lumière / New-York concerto est une commande de la Fondation Koussevitzky - Library of Congress et de l’Ensemble Argento de New-York, créée à New-York le 20 octobre 2017.

 

 

TADZIO

Après des études d’ingénieur et un long séjour en Asie où le rythme des villes est frénétique, Tadzio commence deux séries de photographies sur le mouvement. Son travail se développe rapidement autour de l’idée d’intégrer du temps dans une image fixe par le biais de flous de mouvement.
Ses photographies et vidéos sont exposées en Asie et en France, avec une exposition à la Maison Européenne de la Photographie à Paris en 2016. Au travers de projets plus conceptuels autour de la notion de « ma », terme japonais désignant l’intervalle de temps et d’espace, Tadzio poursuit aujourd’hui ses recherches sur le temps jusqu’à en percevoir les limites et les extensions possibles, utilisant photographie, vidéo et dessin.
La série Condensation appartient à la collection du MAC VAL. Tadzio est représenté par la galerie Jean Brolly.  

www.tadzio.net

Programme