Portrait de Gerard Pesson et Morton Feldman

l'épure et le fragment
Un concert en demi-teinte, à mi-voix qui convoque des musiques du peu : peu d'événement, peu de volume sonore chez Morton Feldman une certaine suspension du temps – un simple accord posé sans indication que les touches sur lesquelles le pianiste doit jouer – peu de son chez Gérard Pesson – un son érodé – mais un foisonnement rythmique qui donne à voir ce que l'on entend si peu. Il y a compagnonnage dans cet art du peu.
Entre la musique de Gérard Pesson et celle de Morton Feldman se dessine, en ombre portée, la présence d'Antòn Webern qui semble être une commune mesure, un aune de parcimonie, à mi-distance de l'une et de l'autre.