Tokyo no oto / Jérôme Combier
Projet :Tokyo no oto / Jérôme Combier
Le concert mettra en perspective cette histoire de la vocalité sous l'angle de la chanson polyphonique de la Renaissance, et des madrigaux jusqu'à la musique d'aujourd'hui - Cries of London de Berio, qui est déjà en soit une réappropriation de la musique ancienne
Cries of London : Luciano Berio - 1974 - 12'
pour 8 voix
Tokyo no oto (cries of Tokyo) : Jérôme Combier - 50'
pour 8 voix, 5 instruments et électronique
Interprètes
Composition musicale, conception
Jérôme Combier
Scénographie, vidéo Yannick Jacquet
Création lumières Christophe Pitoiset
Régie générale Thomas Leblanc
Ingénieur du son Clément Marie
Voix enregistrées : Nathalie Duong, Vladislav Galard, Kyoko Takenaka, Shingo Ota
Ensemble Cairn
Flûtes Cédric Jullion
Clarinettes Ayumi Mori
Trompettes André Feydy
Accordéon Fanny Vicens
Shô Naoyuki Manabe
Les Cris de Paris
Sopranos Cécile Larroche, Amandine Trenc, Michiko Takahashi
Mezzo-sopranos Estelle Corre, Cécile Banquey
Ténors Samuel Zattoni-Rouffy / Xavier de Lignerolles, Laurent David
Barytons-basses Mathieu Dubroca, Eric Chopin
Direction musicale Geoffroy Jourdain
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Coproduction : Ensemble Cairn ; Les Cris de Paris ; Les 2 Scènes - Scène nationale de Besançon ; la Scène nationale d’Orléans ; Théâtre de Cornouaille, Scène nationale de Quimper / Soutiens : CNC (dispositif DICRéAM) ; Spedidam ; État (aide à l’écriture) ; CNM - Centre National de la musique ; MMC - Maison de la Musique Contemporaine ; Fondation Francis et Mica Salabert
Tōkyō no oto /東京の音
Chronique sonore des villes
Jérôme Combier / Yannick Jacquet
Les Cris de Paris / Ensemble Cairn
Géographie sonore d'une ville
Tokyo no oto retrace la perception —sonore— d'une ville par un artiste, Jérôme Combier compositeur, dont la démarche personnelle depuis ces dernières années, depuis les projets Austerlitz (W.G. Sebald) et Campo santo (voyage au Spiztberg), consiste à puiser dans le réel, au cours d'une déambulation, matière sonore et musicale, ici également textuelle.
Jérôme Combier invite le plasticien Yannick Jacquet à concevoir ensemble un objet scénique, à la fois visuel et sonore autour de la Ville de Tokyo.
Tokyo no oto est comme le prolongement d'une tradition musicale, celle qui s'attache à rendre compte des bruits d'une ville, ici la mégapole de Tokyo, des sons qui la caractérisent, les paroles des humains qui la parcourent, et de ramener au sein d'une musique — partition et sons électroniques — la concrétude du réel. Il sera question pour Jérôme Combier de parcourir la ville de Tokyo muni d'un système MS de microphonie permettant des captation quasi tri-dimensionelle. La démarche en soi qui est méthode de travail, méthode de composition, a valeur artistique et pourra être documentée dans ses différentes étapes.
Une écriture vocale liée à la Renaissance
Tokyo no oto est une pièce de 45 mn qui fait appel à
8 chanteurs : 2 soprano, 2 alto, 2 ténors, 2 basses
5 instrumentistes : accordéon microtonal, flûte, clarinette, shô japonais, trompette
Le projet sera porté conjointement par les Cris de Paris et par l'Ensemble Cairn, sous la direction de Geoffroy Jourdain, directeur musical des Cris de Paris.
La pièce sera constituée de 13 parties distinctes s'appuyant chacune sur un quartier précis de Tokyo : Yanaka, Shinjuku, Ueno, Sumida, Asakusa. Des fragments électroacoustiques réalisés à partir des diverses prises de sons effectuées dans ces quartiers de Tokyo serviront d'interludes entre les différentes parties, mais aussi seront injectés dans la musique même, comme de brefs inserts du réel dans le vocal. Ces inserts de musiques électroniques font référence à la technique du soundscapes, faisant ainsi émerger, d'une autre manière peut-être plus concrète encore, la présence de la ville.
Tokyo no oto est une cantate profane qui s'inscrit dans la tradition de la musique vocale occidentale et à l'endroit précis où celle-ci articule musique polyphonique et chanson populaire.
Tokyo no oto est directement liée aux Renaissances française et anglaise, à la chanson de Clément Janequin, Voulez ouyr les cris de Paris (1530), et celle d'Orlando Gibbons, Cries of London (1615-25) dont Luciano Berio, en 1975, en reprenait le titre — Cries of London — et le propos. En référence à la Renaissance, elle exploitera la consonance, et en référence à Berio elle explorera cette frontière mouvante et incertaine du vocal et du phonatoire, du son et du sens, du musical et du bruit. Mais plus généralement, Tokyo no oto s'intéressera aux sons de Tokyo, qu'ils aient pour source l'homme, les machines ou même le peu de nature que la ville recèle. La pièce sera comme le journal d'un occidental, et la cartographie sonore de la ville conçue, imaginée, rêvée par un étranger dans le temps de sa déambulation. À Tokyo rêvant de Tokyo.
dates passées