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SESSIONS 10 - Percussions et batterie

Scène nationale d'Orléans

Projet proposé et porté par la Scène nationale d’Orléans dans le cadre de Session 10, avec l'Ensemble Cairn, Le Tricollectif, le Conservatoire à Rayonnement Départemental d'Orléans et l'école de Musique Musique & Equilibre

 

Dans le cadre de leurs résidences « Artistes associés » à la Scène nationale d’Orléans, le Tricollectif et l’Ensemble Cairn s’associent pour un projet d’échange et de partage pédagogique qui s’articulera autour de deux axes musicaux adressés à une classe de percussions et une classe de batterie. Organisé et proposé par la Scène nationale d'Orléans et né d'une rencontre entre Adrien Chennebault (batteur du Tricollectif) et de Sylvain Lemêtre (percussionniste de l’Ensemble Cairn) et à la richesse et la pluridisciplinarité de leurs pratiques musicales, ce projet invite les deux artistes à intervenir sur une saison auprès de ces jeunes musiciens amateurs au cours d’ateliers de pratique et de construire avec eux un projet qui sera restitué le 31 mai 2018 dans le cadre de la Session 10 de la Scène nationale d’Orléans. 

La restitution se fera, sur scène en mélangeant les élèves de ces deux classes, ainsi qu'un autre projet musique et deux autres projets danse. Les artistes encadreront la présentation et joueront auprès des élèves.

 

Le projet sera ponctué de temps forts au cours de l’année, à travers lesquels les élèves auront l’occasion de s’approcher de la scène musicale professionnelle (premières parties de concerts professionnels dans différents lieux de diffusion d’Orléans et de l’agglomération). 

 

Contenu pédagogique

Les basses fleurs 

 

Pièce en trio pour 3 toms basses (basse/médium/aigu) et 3 percussionnistes munis de divers accessoires. Ce trio, composé de plusieurs mouvements très différents offre une matière pédagogique riche autant pour des élèves de percussion que des élèves batteurs. On y trouve à la fois un langage élaboré concentré sur la recherche de timbres issus d’un instrument sommaire, le tom basse, et à la fois un travail de polyrythmie puisant ses structures rythmiques et mélodiques très clairement dans les musiques traditionnelles, notamment africaines. C’est pour cette raison que nous avons choisi ce terrain d’expérimentation pédagogique applicable à des niveaux hétéroclites, soit en réduisant le tempo de certain mouvement, soit en extrayant les difficultés pour les isoler et en créer de petits exercices ludiques. Les élèves batteurs auront à faire un pas de côté pour explorer les immenses possibilités sonores d’un tom basse, qu’ils n’ont pour habitude de ne jouer que pour en tirer seulement quelques sons. Et les élèves de percussions auront à faire ce pas de côté, vers la rigueur du placement rythmique, de la polyrythmie et des tourneries (ou « grooverie »). Nous mettrons également l’accent sur l’importance du travail de musique de chambre c’est-à-dire de l’indépendance de l’écoute et du jeu.

 

Cette pièce a fait l’objet d’une commande du CRR du Grand Besançon pour la classe de percussions de Philippe Cornus et a été crée le 4 avril 2017 à l’occasion d’un examen de musique de chambre avec Martin Bermon, Maxime Gilbert et Lucas Maillard. Il nous semble également important de faire vivre les œuvres, que les élèves en prennent conscience, et de surcroit celles à caractère pédagogique, au départ, mais qui peuvent devenir de réelles pièces de concerts pour les élèves.

 

Du geste instrumental à l’oralité : initiation à la pratique du Sabar

 

Le groupe de percussionniste / batteur sera amené à s’initier au Sabar, instrument de prédilection de la culture sociale et musicale sénégalaise. Le Sabar désigne à la fois un instrument de percussion (famille des tambours), un style de musique et une danse traditionnelle et populaire pratiquée durant des fêtes rituelles. Cette pratique artistique interroge donc à la fois le geste instrumental, son rapport au mouvement (au corps) et à la pratique de l’oralité.

Le Sabar occupe une place de choix dans la musique sénégalaise traditionnelle et contemporaine. Il est l'instrument des griots sénégalais et par essence il tend à imiter la parole et il sert à porter le sens des histoires, contes et autres conseils proférés dans la sphère sociale, il sera proposé aux élèves d’imaginer par exemple un folklore imaginaire autour d'onomatopées. Cette pratique invite également à explorer le mimétisme et l’intégration profonde par la répétition. Le jeu en ensemble sera l’occasion d’aborder les notions de polyrythmie, de tutti rythmiques et de confronter cela à une pratique d’improvisation individuelle ou collective, permettant de développer la « prise de parole musicale » invitant chacun des élèves à s’interroger sur sa place au sein d’une construction musicale collective.

 

Une série de zarb et une batterie éclatée 

 

Le zarb est un petit tambour iranien pour le lequel il existe une riche quantité de suites rythmiques qu’on appelle ici, une série. Le premier rythme d’une série étant une exposition très simple et non ornementée de la carrure de départ choisie qui se complexifie, en diminution (valeur rythmique qui se raccourcie), pour donner à entendre le dernier rythme extrêmement complexe et radicalement différent du premier. Ces rythmiques sonnent sur 3 hauteurs, basse, médium, aigu enrichiesd’ornementations et de multiples subtilités de modes de jeu développés sur la peau avec les doigts, les ongles ou la main.

Nous pourrons alors aborder un travail de mémorisation d’une série, pour le biais de l’oralité et la faire jouer ensuite par les élèves batteurs, version adaptée déclinée pour la batterie, puis par les élèves percussionnistes jouant chacun un élément de la batterie éclatée face public, pour l’occasion, comme un organigramme rectiligne des éléments de la batterie. Il sera intéressant de faire remarquer aux élèves à quel point la conscience instrumentale diffère d’une pratique à une autre et peut être finalement complémentaire. En effet de par leur fonction dans les musiques, le batteur s’efforce de résoudre des questions d’indépendance de sons apparentés aux instruments qui l’entourent et le percussionniste interroge et explore l’immensité des palettes de dynamiques, de nuances, de timbres, de gestes liés à un instrument en particulier.

Sur scène, nous aurons donc à jardin un batteur seul, jouant cette série sur son instrument, la batterie, et à cour, 5 ou 6 percussionnistes jouant la même série mais avec chacun un élément de la batterie. Une fois l’exposition faite des premières phrases rythmiques, nous amènerons les élèves à improviser très simplement autour d’une carrure tirée du répertoire traditionnel zarbistique.

 

Au cours des séances

 

Par ailleurs, nous profiterons de la présence des artistes dans les classes pour aborder des questions proches de leurs pratiques quotidiennes et de leur parcours réciproques.

- La recherche de timbres sur instruments répertoriés ou sur objets du quotidien.

- La précision des différents modes de jeu liés aux pratiques digitales.

- La question du contexte du concert, du rapport de la présence sur scène, de la musique dans le corps,

- L’interrogation du geste instrumental : pratiques musicales percussives induisant le mouvement, le geste, le marquant, l’amplifiant ou l’arrêtant…

- La cohabitation des pratiques de l’écrit et de l’oralité : de l’improvisation dans différentes situation : musiques improvisées, jazz, réservoir de certaines partitions, autonomie dans les pratiques instrumentales libres, parole rythmique, théâtre musical

- L’Ouverture, ne serait-ce que par l'écoute, à toutes sortes de pratiques percussives analyse des similitudes et des différences, et définition ou non d'affinités individuelles

 

Autres pièces de répertoire pouvant être proposées

 

Duo des tomsde François Bedel, pour toms basses : 2, 4 ou 6 interprètes. Travail sur le ressenti du temps divisé en 5 doubles croches rapide.

Ses musclesde Georges Aperghis, adapté pour 6 toms et 6 percussionnistes ou 1 batteur.

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